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III

Jean-Pierre Robert n’écoutait plus sa mère et galopait déjà de toute la vitesse de sa bête sur la route de Redon.

La vieille l’admirait, et s’écriait : « Pauvre gas, comme il est content d’entendre parler de son père ! »

À une lieue de Guichen, Jean aperçut le fripon qui cheminait péniblement avec son fardeau sur les épaules.

Au bruit des pas du cheval de l’abbé, notre homme se détourna et, comprenant l’imminence du danger, franchit d’un bond un fossé qui le séparait d’un grand champ d’ajoncs où il se cacha.

Le prêtre qui l’avait suivi des yeux se disait en lui-même : « Je te tiens, coquin, tu vas me rendre ce que tu as volé à ma mère ». Et il lança sa monture jusqu’au bord du landier.

Descendre de cheval, attacher la bête à la barrière du champs et retrousser sa soutane, fut l’affaire d’un instant. Il fureta ensuite de