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d’un vieux bas trois cents francs qu’elle remit à l’inconnu.

— C’est bien peu, dit-il, en comptant l’argent. Il en faudrait au moins le double, tout est si cher dans le Paradis.

— Jésus ! s’écria la veuve Robert en soupirant, j’ai bien encore dans un coin de mon armoire de petites éliges[1] que je conservais pour payer ma ferme. Il y a six cents francs environ, je vas vous les bailler. Quand mon fils le prêtre saura que j’ai tout donné ce que je possédais pour soulager son père, il ne m’en voudra pas, je l’espère bien, et il me dédommagera des sacrifices que je fais.

Le saint dit, en serrant la bourse que lui offrait la veuve : « Jacques Robert sera au comble de la joie lorsqu’il recevra cela. Je vous assure, continua-t-il, que quand saint Pierre le verra tout de neuf habillé il s’empressera de le faire entrer dans le royaume des cieux. »

Le messager céleste fit un ballot des effets de l’abbé et après une foule de signes de

  1. Épargnes.