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cela, ses mains et ses pieds étaient crevés par le froid. Il n’avait pas moins un pouillement ben cossu[1], un bon bonnet de laine pour se garantir les oreilles, un gros gilet de tricot, un caleçon et des bas bien chauds, ce qui ne l’empêchait point d’être gueroué[2]. La nuit il me fallait lui envelopper les jambes dans mon tablier de demi-laine pour les dégourdir.

Mais vous, mon bon monsieur, reprit la veuve Robert, vous aviez donc d’z’habits comme il en faut dans la société des saints ?

— Mais oui, ma bonne femme, sans cela je n’aurais pas été reçu dans le ciel. Quand on m’enterra, l’on eut soin de mettre dans ma bière un habillement complet, de l’argent, du tabac, en un mot tout ce qui m’était indispensable.

— Ah ! mon doux Jésus ! qui aurait su cela ? J’aurions si ben mis toutes ses galicelles[3] les plus propres pour que notre Jacques ne soit pas arrêté en chemin. S’il avait

  1. Habillement bien confortable.
  2. Glacé.
  3. Vêtements.