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— Entrez, lui dit-il ; allez vous reposer dans l’étable, et si demain vous voulez aller garder les oies sur la lande, pour votre nourriture, peut-être consentira-t-on à vous garder.

La fille du roi de Gaël s’en alla coucher dans la paille, et le lendemain sur la recommandation de la femme de basse-cour, elle commença ses fonctions de gardeuse d’oies. Elle s’acquitta de ses devoirs avec un zèle et une vigilance au-dessus de tout éloge. Les ruses des renards et des oiseaux de proie furent déjouées par la prudente enfant. Les oies finirent bientôt elles-mêmes par la connaître et lui obéir. Elles la suivaient partout sans qu’elle eût besoin, pour cela, de les menacer de la gaule qu’elle portait toujours sous son bras.


III

Chaque après-midi, de retour au château, après avoir compté, rentré et soigné les oiseaux confiés à sa garde, elle aidait les autres domestiques dans leurs travaux ordinaires ; puis, lorsqu’il lui restait un peu de temps, elle en profitait pour aller prier la