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elle-même était violente. Elle éprouvait, je le crois, pour moi ce qu’elle n’avait éprouvé pour personne. Dans ses relations précédentes, son cœur avait été froissé par une dépendance pénible ; elle était avec moi dans une parfaite aisance, parce que nous étions dans une parfaite égalité ; elle s’était relevée à ses propres yeux, par un amour pur de tout calcul, de tout intérêt ; elle savait que j’étais bien sûr qu’elle ne m’aimait que pour moi-même. Mais il résultait de son abandon complet avec moi qu’elle ne me déguisait aucun de ses mouvements ; et lorsque je rentrais dans sa chambre, impatienté d’y rentrer plus tôt que je ne l’aurais voulu, je la trouvais triste ou irritée. J’avais souffert deux heures loin d’elle de l’idée qu’elle souffrait loin de moi : je souffrais deux heures près d’elle avant de pouvoir l’apaiser.

Cependant je n’étais pas malheureux ; je me disais qu’il était doux d’être aimé, même avec exigence ; je sentais que je lui faisais