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nant au spectateur une impression d’incertitude sur le résultat de son amour et sur le parti qu’elle prendra, ai elle est trompée dans ses espérances. Thécla est un être que son amour a élevé au-dessus de la nature commune, un être dont il est devenu toute l’existence, dont il a fixé toute la destinée. Elle est calme, parce que sa résolution ne peut être ébranlée ; elle est confiante, parce qu’elle ne peut s’être trompée sur le cœur de son amant ; elle a quelque chose de solennel, parce que l’on sent qu’il y a en elle quelque chose d’irrévocable ; elle est franche, parce que son amour n’est pas une partie de sa vie, mais sa vie entière. Thécla, dans la pièce de Schiller, est sur un plan tout différent de celui où est placé le reste des personnages. C’est un être pour ainsi dire aérien, qui plane sur cette foule d’ambitieux, de traîtres, de guerriers farouches, que des intérêts ardents et positifs poussent les uns contre les autres. On sent que cette créature lumineuse et presque sur-