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quer et de la détruire. Malheur donc à la femme qui se repose sur un sentiment que tout se réunit pour empoisonner, et contre lequel la société, lorsqu’elle n’est pas forcée à le respecter comme légitime, s’arme de tout ce qu’il y a de mauvais dans le cœur de l’homme pour décourager tout ce qu’il y a de bon !

L’exemple d’Adolphe ne sera pas moins instructif, si vous ajoutez qu’après avoir repoussé l’être qui l’aimait, il n’a pas été moins inquiet, moins agité, moins mécontent ; qu’il n’a fait aucun usage de sa liberté reconquise au prix de tant de douleurs et de tant de larmes ; et qu’en se rendant bien digne de blâme, il s’est rendu aussi digne de pitié.

S’il vous en faut des preuves, Monsieur, lisez ces lettres qui vous instruiront du sort d’Adolphe ; vous le verrez dans bien des circonstances diverses, et toujours la victime de ce mélange d’égoïsme et de sensibilité qui se combinait en lui pour son malheur et celui