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tuation qui ne m’est qu’imparfaitement connue. Jusqu’à présent vous m’aviez paru le protecteur d’Ellénore, et, sous ce rapport, il y avait dans vos procédés quelque chose de noble, qui relevait votre caractère, quel que fût l’objet auquel vous vous attachiez. Aujourd’hui vos relations ne sont plus les mêmes ; ce n’est plus vous qui la protégez, c’est elle qui vous protège ; vous vivez chez elle, vous êtes un étranger qu’elle introduit dans sa famille. Je ne prononce point sur une position que vous choisissez ; mais comme elle peut avoir ses inconvénients, je voudrais les diminuer autant qu’il est en moi. J’écris au baron de T***, notre ministre dans le pays où vous êtes, pour vous recommander à lui ; j’ignore s’il vous conviendra de faire usage de cette recommandation ; n’y voyez au moins qu’une preuve de mon zèle, et nullement une atteinte à l’indépendance que vous avez toujours su défendre avec succès contre votre père. »