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doux ou violent, un mouvement quelconque ou même un simple état de l’âme. C’est ainsi que la crainte, l’espérance, la joie, la mélancolie, la tristesse, la curiosité, la colère, la haine, etc., sont appelées des passions dans tous les dictionnaires, dans les ouvrages philosophiques et dans le langage du monde.

Tantôt le mot passion aura un sens essentiellement violent. On n’entendra par passion que l’excès même des mouvements passionnés. C’est dans ce sens que l’on dit : Son amour est excessif, c’est une vraie passion. L’amour, l’ambition, sont des passions, mais l’amitié n’est qu’un sentiment.

Tantôt, le mot passion sera pris exclusivement en mauvaise part, comme dans cette phrase : Au lieu de calmer les haines, de rallier les esprits, la presse ne cherche qu’à entretenir les passions ; ou dans celle-ci : C’est un homme abandonné à toutes les passions, à tous les vices.

Une autre fois passion voudra dire : vie, chaleur : ce poëme, ce tableau, ce caractère est froid, sans vie, sans passion. Ailleurs passion sera synonyme du mot amour, pris dans son acception générale : la passion des arts, la passion de la gloire, la passion de la vertu, la passion du bien, du beau, du juste, du vrai, etc.

On citerait encore une foule d’acceptions différentes du même mot.

La multiplicité de ces acceptions, le vague et même la contradiction de beaucoup d’entr’elles témoignent évi-