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d’hostilité qui en dérive ; elles n’ont pour objet que le déplacement du Pouvoir, et n’aboutissent qu’à donner plus d’influence aux uns en diminuant la prépondérance des autres : les Réformes sociales se proposent de changer les relations fausses où les intérêts se trouvent engagés ; leur but doit être de concilier, et de développer tous ces intérêts en les associant les uns aux autres. Les Réformes politiques ne changent rien à l’état social ; les Réformes sociales, au contraire, entraînent nécessairement avec elles l’amélioration de l’état politique. Que la France, par exemple, se constitue en république ou en monarchie absolue, son état social en sera-t-il changé ? non. Qu’une sage et heureuse réforme sociale y réalise l’accord des intérêts divers qui se combattent aujourd’hui et dont l’hostilité engendre dans le pays des partis hostiles ; cette bonne harmonie établie dans la sphère sociale, portera nécessairement la bonne harmonie dans la sphère politique. — Les Réformes politiques ne sont nécessaires que quand l’organisation politique est en arrière de l’état social et ne correspond plus au degré d’avancement de celui-ci.

Cette acception du mot politique en a créé, par voisinage, une autre, qui s’applique généralement et vulgairement à la désignation de cet ensemble de discussions, de querelles, de luttes, de manœuvres et d’intrigues de toutes sortes que les partis emploient pour se renverser les uns les autres, se supplanter et s’emparer