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dispositif des cultures.

venons d’esquisser, et se prêter en tout point aux opérations des Groupes et des Séries.

Cette distribution s’exécutera suivant trois méthodes ou Ordres agricoles, déterminés par la nature même des choses, et dont nous allons emprunter la description à l’auteur du Traité de I’Association ; il s’exprime ainsi sur ce sujet, tome 2, page 50 :

L’ordre simple ou massif, est celui qui exclut les entrelacements ; il règne en plein dans nos pays de grande culture, où tout est champ d’un côté, tout est bois de l’autre. On voit dans la masse des terres à blé, beaucoup de points qui pourraient convenir à d’autres cultures, et surtout aux légumineuses ; de même que dans la masse des bois on trouve beaucoup de pentes douces qui pourraient convenir à une vigne, beaucoup de plaines intérieures qui pourraient convenir à une clairière cultivée, et améliorer la forêt où il faut ménager des espaces vides pour le jeu des rayons solaires, la circulation de lair et la maturité du bois.

L’ordre ambigu ou vague et mixte, c’est celui des jardins confus qu’on nomme anglais, et qu’on devrait nommer chinois, puisque l’Angleterre a emprunté des Chinois cette méthode, fort agréable quand elle est employée à propos, mais non pas avec la mesquinerie civilisée, qui rassemble des montagnes et des lacs dans un carré de la dimension d’une cour.

L’Harmonie étant ennemie de l’uniformité, emploiera sur divers points d’un canton et notamment dans les pays coupés, comme le pays de Vaud, cette méthode chinoise, ou vague et ambiguë, qui rassemble comme par hasard toutes sortes de cultures et de fonctions : elle formera un contraste piquant avec les massifs (méthode 4), et les lignes engrenées (méthode 3).

L’ordre composé et engrené est l’opposé du système civilisé, selon lequel chacun tend à se clore et s’entourerait volontiers de bastions et batteries de gros calibre. Chacun en Civilisation veut se retrancher et faire une citadelle de sa propriété. On a raison en Civilisation, parce que cette société n’est qu’un ramas de voleurs gros ou petits, dont les gros font pendre les petits ; mais en Harmonie, où l’on ne peut pas essuyer le moindre vol, et où un enfant ne volerait pas même