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architecture harmonienne.

Voulez-vous que l’architecture renaisse ? — Faites renaître les conditions qui la nourrissaient autrefois, faites renaître des concentrations de volontés. — Et cette fois, ce ne sera plus une concentration opérée autour d’un seul point, politique ou religieux : ce sera la fusion harmonique et puissante de tous les éléments de la volonté humaine ; ce sera un ralliement universel, une association intégrale de toutes les facultés et de toutes les passions ; ce sera l’Humanité unie dans sa force, dans son essence, dans la totalité de ses éléments : et l’architecture qui sortira de cette composition complète et unitaire sera, elle aussi, complète et unitaire.

Ce ne sera plus la cathédrale ou l’hôtel-de-ville, le collège, le théâtre, le logement de ville ou de campagne, le chateau, la manufacture, la bourse, et que sais-je encore… Ce sera tout cela à la fois, tout cela réuni, combiné, glorieusement transformé et unitarisé, formant un tout avec les cent mille contrastes et les cent mills harmonies d’un monde ! Voilà l’architecture de l’Avenir. — Comparez les Phalanstères, les Villes et les Capitales dérivant du principe d’Association, comparez-les avec nos villages, nos villes, nos capitales dérivant du principe de Morcellement… comparez et prononcez !

« Mais cela est trop beau, » disent les niais ébahis, « cela est trop beau et ne peut arriver. Ils sont fous ces gens-la, ils ont lu des contes de fées… »

Eh d’abord ! puisque nous y voici, entendons-nous un peu. Je pourrais démontrer rigoureusement que les Phalanstères de Haute-Harmonie, les Phalanstères nés au sein de l’opulence de l’Ordre Sociétaire, quand cet Ordre aura depuis quelque temps pris possession de la terre, laisseront bien loin derrière eux en magnificence, en éclat, en couleur, en richesse, ces immenses cathédraies surchargées, du triple portail à la flèche, de dentelles et de broderies de pierre, ces cathédrales ou chaque moellon était frappé à l’empreinte de l’art, ou les vitraux, les arceaux, les colonnes et les murs, relevés à l’intérieur