« De son air inflexible et doux, le vieux nous avertit que nous avions le devoir de sauver pour les assureurs tout ce que l’on pourrait emporter du matériel du navire. Nous nous mîmes donc à la besogne à l’arrière, tandis qu’à l’avant le navire flambait pour mieux éclairer notre ouvrage. Nous tirâmes dehors un tas de saletés. Que n’avons-nous pas sauvé ! Un vieux baromètre fixé par un nombre incroyable de vis faillit me coûter la vie. Je fus enveloppé d’un brusque jet de fumée et j’eus à peine le temps de me garer. Il y avait des réserves de toutes sortes, des pièces de toile à voiles, des glènes de filin, la dunette ressemblait à un magasin de fournitures pour la marine et les embarcations étaient bondées jusqu’aux plats-bords. C’était à croire que le vieux tenait à emporter tout ce qu’il pouvait de son premier commandement. Il était très, très calme, mais avait évidemment un peu perdu la tête. Imaginez-vous qu’il voulait embarquer avec lui dans le grand canot une glène de vieux grelin et une ancre à jet. On lui disait : « Oui, oui, capitaine ! » avec déférence, et tout doucement on laissait glisser tout cela par-dessus le bord. Le pesant coffre à médicaments prit le même chemin, avec deux sacs de café vert, des caisses de peintures, imaginez-vous, de la peinture ! — un tas d’objets. Alors je reçus l’ordre de