nant amèrement en face de personnes parfaitement respectables. Je reconnais que ma conduite était inexcusable, mais ma température était rarement normale en ce temps-là. Et les efforts que faisait mon excellente tante « pour me rendre des forces » semblaient bien être tout à fait à côté de la question, mes forces ne laissaient rien à désirer, mon imagination, tout simplement, demandait à être calmée. J’avais gardé le paquet de papiers que m’avait donné Kurtz, ne sachant trop qu’en faire. Sa mère était morte récemment, soignée, me dit-on, par la Fiancée de son fils. Un monsieur rasé de près, d’allure officielle et portant des lunettes d’or, vint me voir un jour et me posa diverses questions, enveloppées tout d’abord, discrètement pressantes ensuite, au sujet de ce qu’il se plaisait à appeler certains « documents ». Je n’éprouvai aucune surprise, attendu que là-bas j’avais déjà eu deux attrapades à ce propos avec le Directeur. Je m’étais refusé à livrer le moindre bout de papier du paquet, et j’observai la même attitude à l’égard de l’homme à lunettes. Il finit par devenir confusément menaçant et, avec chaleur, me fit observer que la Société avait des droits sur le moindre renseignement touchant ses « territoires ». — « Et, ajoutait-il, les lumières qu’avait M. Kurtz sur les régions inexplorées ont dû être très étendues et très particulières, étant donné ses grandes capacités et les circonstances déplorables dans
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