terrompit : « Ah, mon Dieu !… » fit-il, les yeux fixés sur l’homme blessé.
« Nous demeurâmes penchés au-dessus de lui et son regard interrogateur et brillant nous enveloppait. En vérité, j’eus l’impression qu’il allait nous poser une question dans une langue que nous ne comprendrions pas, mais il mourut sans proférer un son, sans remuer un membre, sans qu’en lui bougeât un muscle. Au dernier moment pourtant, comme répondant à un signe que nous ne pouvions voir, à un murmure que nous ne pouvions entendre, il fronça les sourcils âprement, et ce froncement prêta à son noir masque de mort une expression indiciblement sombre, pensive et menaçante. L’éclat du regard interrogateur bientôt ne fut plus que vide vitreux.
— « Savez-vous gouverner ? » demandai-je brusquement à l’agent. Il eut l’air d’en douter, mais je l’empoignai par le bras et il comprit sur-le-champ que j’entendais qu’il gouvernât, bon gré, mal gré. Pour dire la vérité, j’éprouvais une hâte maladive de changer de souliers et de chaussettes. — « Il est mort ! » murmura mon homme, fortement impressionné. — « Cela ne fait pas le moindre doute », répondis-je, en tirant furieusement sur les cordons de mes souliers. « Et, soit dit en passant, je pense bien que M. Kurtz est également mort à cette heure… »
« Pour le moment, c’était ma pensée dominante.