avait-il assez du soleil ou du pays peut-être… »
« À la fin, le fleuve s’élargit. Une falaise rocheuse apparut, des monticules de terre retournée sur la rive, des maisons sur une colline, d’autres, avec des toits de fer, perdues dans un chaos d’excavations ou accrochées au versant. Un bruit incessant de rapides, en amont, planait au-dessus de ce paysage de dévastation habitée. Des hommes, en général noirs et nus, allaient et venaient comme des fourmis. Une jetée s’avançait dans le fleuve. Et un soleil aveuglant noyait parfois l’ensemble dans une recrudescence subite d’éclat. « Voilà le poste de votre Compagnie », fit le Suédois, en désignant du doigt trois édifices de bois, pareils à des baraquements, sur la pente rocheuse. « Je vous fais monter vos affaires. Quatre caisses, dites-vous… Parfait. Au revoir… »
« Je donnai sur une chaudière vautrée dans l’herbe, et trouvai un sentier qui gravissait la colline. Il faisait un coude de temps en temps pour éviter les blocs de rocher, voire un wagonnet échoué sur le dos, les roues en l’air. Une d’elles manquait. La chose avait l’air aussi morte qu’une carcasse d’animal. Je tombai sur d’autres pièces de machine, un tas de rails rouillés. À ma gauche un bouquet d’arbres faisait un flot d’ombre où des choses obscures semblaient remuer faiblement. Je bronchai : la côte était roide. Une trompe sonna sur ma droite et je vis les noirs courir. Une déto-