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blié au mois d’août de l’année suivante dans le Cassell’s Magazine, sous le titre erroné de « Il Conde » au lieu de « Il Conte ». Il avait été inspiré à Conrad par le récit d’une aventure arrivée quelque temps auparavant au comte Szembek pendant qu’il était à Naples. Joseph Conrad avait fait la connaissance de ce gentilhomme polonais pendant son séjour à Capri, de janvier à mai 1905 et c’est de lui-même qu’il en tint le récit. Dans l’édition originale du recueil de ces contes, chacun d’eux porte un sous-titre. « Gaspar Ruiz », a romantic tale ; « The Informer », an ironic tale ; « The Brute », an indignant tale ; « An Anarchist », a desperate tale ; « The Duel », a military tale et « Il Conte », a pathetic tale.

Joseph Conrad écrivait à son éditeur Algernon Methuen, le 26 janvier 1908 : « Chacun de ces contes est le récit d’incidents, d’une action et non pas un récit d’analyse. Ils sont tous dramatiques, dans une certaine mesure, mais sans rien de lugubre. Tous, sauf deux, empruntent leur signification à un motif sentimental, bien qu’ils ne soient pas, cela va sans dire, des histoires sentimentales au sens conventionnel du mot. Ce ne sont pas là des études : ces contes n’abordent aucun problème. Ce sont de simples récits où j’ai fait de mon mieux pour retenir simplement l’intérêt du lecteur. Je puis peut-être ajouter que dans ce recueil j’ai visé une certaine virtuosité de style. » Et dans une lettre à Edward Garnett du 21 août 1908, Conrad dit à propos du « Duel » : « Ma première intention était d’intituler ce conte « Les Maîtres de l’Europe », mais j’ai écarté ce titre comme un peu prétentieux. En tout cas j’ai essayé consciencieusement d’y mettre autant d’atmosphère napoléonienne que le sujet pouvait le comporter[1]. »

G. J.-A.
  1. Correspondance inédite.