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journal de Sevrin. Elle se retira loin du monde, et fit une sorte de retraite, avant d’aller à Florence ; après quoi, elle s’est enfermée dans un couvent. Je ne saurais dire où elle ira ensuite. Qu’importe ? Des gestes ! des gestes ! De simples gestes de sa caste !

M. X… mit sur sa tête, avec une extrême précision, son luisant chapeau haut de forme, puis jetant un rapide coup d’œil circulaire sur la salle, pleine d’innocents et élégants dîneurs, il grommela entre ses dents :

— Rien d’autre ! Et c’est pour cela que leur espèce est vouée à la destruction !

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Je ne revis jamais plus M. X… Je pris l’habitude de dîner à mon club. Lors de ma première visite à Paris, je trouvai mon ami tout impatient de savoir l’effet produit sur moi par ce précieux numéro de sa collection. Je lui racontai l’histoire, et il me montra un visage rayonnant de l’orgueil d’un échantillon aussi distingué.

— Est-ce que cet X… ne vaut pas d’être connu ? s’écria-t-il, dans une explosion de fierté. Il est unique, stupéfiant, et véritablement terrible.

Cet enthousiasme me blessait dans mes sentiments profonds, et je répliquai assez sèchement que le cynisme de l’individu était tout simplement abominable.

— Oh ! Abominable ! abominable ! acquiesça avec effusion mon ami. Au surplus, vous savez, ajouta-t-il d’un ton confidentiel, il ne craint pas, parfois, de faire une petite farce.

Je n’ai pas pu découvrir l’à-propos de cette dernière remarque. Je me déclare parfaitement inapte à saisir où, dans toute cette histoire, intervient la farce.