profit à exploiter les ouvriers japonais que les ouvriers
américains. Non, ce seraient les ouviiers américains eux-mêmes
qui auraient déchaîné la guerre en s’opposant
violemment à l’importation de la main-d’œuvre japonaise.
Il y a enfin certaines formes d’action directe que nous
ne devons pas cesser de combattre : par exemple, celles
qui s’opposent à l’introduction du machinisme (linotype,
élévateurs), c’est-à-dire au perfectionnement de la production
par le perfectionnement de l’outillage.
Je me réserve de formuler ces idées dans une motion
qui dira quelles formes de syndicalisme et d’action directe
peuvent soutenir les anarchistes (1).
La parole est donnée ensuite au compagnon Malatesta
qui va prononcer, en réponse à Monatte, un de ses plus
vigoureux discours. Un grand silence se fait dans la salle
dès les premiers mots du vieux révolutionnaire, dont la
rude et franche parole est unanimement aimée (1).
(1) Voir les trois premiers paragraphes de la résolution Cornélissen-Vohryzek-Malatesta
Errico Malatesta. — Je tiens à déclarer tout de suite que je ne développerai ici que les parties de ma pensée sur lesquelles je suis en désaccord avec les précédents orateurs, et tout particulièrement avec Monatte. Agir autrement serait vous infliger de ces répétitions oiseuses qu’on peut se permettre dans les meetings, quand on parle pour un public d’adversaires ou d’indifférents. Mais ici nous sommes entres camarades, et certes aucun d’entre vous, en m’entendant critiquer ce qu’il y a de critiquable dans le syndicalisme, ne sera tenté de me prendre pour un ennemi de organisation et de l’action des travailleurs ; ou alors celui-là me connaîtrait bien mal !
La conclusion à laquelle en est venu Monatte, c’est que le syndicalisme est un moyen nécessaire et suffisant de révolution sociale. En d’autres termes, Monatte a déclaré