SUR
L’HIVER OU LE DÉLUGE
PAR NICOLAS POUSSIN
Dans l’assemblée du 4 août 1668, M. Loir lut un discours contenant les observations qu’il avoit faites sur un tableau de M. Poussin, qui, pour représenter la saison de l’hiver, avoit choisi le sujet du Déluge, décrit dans le septième chapitre de la Genèse. Ce tableau avoit été apporté du Cabinet du roi, et mis à la vue de la compagnie. M. Loir dit d’abord que, depuis un an, les discours prononcés dans l’Académie avoient prouvé que les plus grands peintres s’étoient distingués à traiter des sujets nobles, grands, diversifiés et d’une fécondité extraordinaire ; mais, comme ces hommes illustres n’ont aussi rien négligé dans des sujets très ingrats, et y ont même signalé la force de leur génie, il ne pouvoit mieux justifier leurs heureux succès dans des matières stériles qu’en proposant le tableau du Déluge, qui, étant un de ceux que M. Poussin avoit faits sur la fin de ses jours, quelque ingrat qu’en fût le sujet, il ne laissoit pas de conserver partout une égale force, et de montrer ainsi que ce fameux peintre avoit même fait admirer son talent dans le déclin de sa vie.
M. Loir ajoutoit que ce tableau avoit été peint pour en accompagner trois autres que M. Poussin avoit faits pour repré-
- ↑ Note Wikisource : cette illustration ne fait pas partie de l’ouvrage ici transcrit.