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cette fraîche vapeur qui s’élève les matins comme une légère fumée.

D’un côté de ce tableau il y a une montagne dont la cime est escarpée, mais cependant très agréable à cause des superbes édifices et des arbres verdoyants dont elle est embellie.

Sur le penchant de cette montagne, et sur les diverses éminences qui s’abaissent à mesure qu’elles s’approchent, l’on voit quantité de maisons et de palais, dont la structure n’est pas moins riche que leur situation est avantageuse, étant accompagnés de terrasses et de jardins qui rendent leur aspect encore plus agréable. Ces bâtiments sont environnés d’un courant d’eau qui baigne le pied de quelques arbres et semble venir du côté des montagnes.

L’on voit sur le devant du tableau plusieurs figures dont la principale représente Jésus-Christ qui a devant lui deux aveugles à genoux. Le plus proche est vêtu de bleu, et l’autre d’une couleur de laque fort claire. Ce dernier aveugle est conduit par un homme vêtu de jaune, et entre la figure du Christ et le premier aveugle il y a un vieillard vêtu d’une robe tirant sur le vert et d’un manteau gris brun, lequel se baisse et regarde de fort près les yeux de l’aveugle sur lesquels Jésus-Christ a la main.

À côté de ce vieillard on voit un homme qui ressemble assez à un Pharisien : sa barbe est fort longue, son habit est d’une belle laque, et sa coiffure est faite en forme de turban. Il y a auprès de lui un autre homme vêtu d’une robe bleue et d’un manteau jaune qui regarde par-dessus le vieillard qui est courbé. La robe du Christ est d’un blanc jaunâtre et son manteau est de pourpre. Il est accompagné de trois de ses disciples. Celui qui en est le plus proche et qui tourne le dos est couvert d’un grand manteau jaune ; l’on voit seulement au droit d’une épaule la couleur de sa robe qui est d’un gris de lin fort éteint. Des deux autres l’un est vêtu de rouge, et le dernier est habillé de bleu.

Assez loin d’eux et tirant vers la campagne, il y a un homme assis qui a la mine d’un pauvre mendiant ; et de l’autre côté où paroît comme l’entrée d’une ville, on voit une femme vêtue de vert, tenant un enfant entre ses bras, laquelle se détourne pour regarder ce qui se passe.