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dans une si petite copie l’on n’y aperçoit qu’une foible idée des beautés qui sont dans l’original, on se contenta d’y remarquer les choses les plus apparentes, remettant à un autre temps à examiner plus amplement toutes les trois figures qui composent ce beau groupe.

L’on pria M. Mignard l’aîné de choisir dans le cabinet du Roi un tableau pour l’assemblée prochaine, ce qu’il fit en prenant un de ceux de Raphaël.

Cependant comme l’Académie se trouva occupée pendant le mois d’août à quelques affaires pressantes, l’on remit la conférence au premier samedi de septembre.


COMMENTAIRE


Cette conférence eut lieu dans la salle de l’Académie le samedi 2 juillet 1667. Une réduction en plâtre de la seule figure de Laocoon avait été transportée, pour la circonstance, à l’Académie. Van Opstal était âgé de soixante-dix ans lorsqu’il prononça ce discours. Félibien qui en a rédigé le texte et l’a publié est-il l’auteur des citations légèrement puériles faites d’après Polemon, Aristote et Adamantius ? Est-ce Van Opstal qui, en rappelant ces écrivains, a voulu faire preuve d’érudition ? Nous l’ignorons. Il ressort toutefois du texte qu’on vient de lire que l’orateur dut céder promptement la parole à ses confrères de l’Académie et qu’un entretien général remplaça le discours proprement dit du conférencier. C’est du moins ce qui semble résulter de l’absence de plan et des répétitions dont Félibien, malgré son goût, a laissé subsister la trace.

L’histoire du groupe de Laocoon n’est plus à faire. Pline en a nommé les auteurs : Agesandre, Polydore et Athénodore.

Il avait vu cet ouvrage sur le mont Esquilin et l’avait décrit. C’est au même lieu, on le sait, dans les ruines du palais de Titus, non loin de ses thermes, que fut découvert en 1506, sous le pontificat de Jules II, le groupe des sculpteurs rhodiens. Au moment où Van Opstal faisait de cet antique remarquable le sujet d’une conférence, l’œuvre originale était à Rome. Depuis lors, le Louvre lui a servi d’abri pendant environ quinze années. À la chute de l’Empire, le groupe de Laocoon reprit le chemin du Vatican.

Lors de la découverte du marbre, le bras droit du père et deux bras des enfants manquaient. Un moulage fut pris sur l’œuvre mutilée.