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apparente, pour en expliquer les phénomènes.

Mais leur langage, leurs monumens, en exprimant pour eux ces opinions métaphysiques, ces vérités naturelles, offroient aux yeux du peuple le systême de la plus extravagante mythologie, devenoient pour lui le fondement des croyances les plus absurdes, des cultes les plus insensés, des pratiques les plus honteuses ou les plus barbares.

Telle est l’origine de presque toutes les religions connues, qu’ensuite l’hypocrisie ou l’extravagance de leurs inventeurs et de leurs prosélytes ont chargées de fables nouvelles.

Ces castes s’emparèrent de l’éducation, pour façonner l’homme à supporter plus patiemment des chaînes identifiées pour ainsi dire avec son existence, pour écarter de lui jusqu’à la possibilité du désir de les briser. Mais, si l’on veut connoître jusqu’à quel point, même sans le secours des terreurs superstitieuses, ces institutions peu-