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Il paroît qu’on leur doit l’idée ingénieuse des échelles arithmétiques, de ce moyen heureux de représenter tous les nombres avec un petit nombre de signes, et d’exécuter par des opérations techniques très-simples, des calculs auxquels l’intelligence humaine, livrée à elle-même, ne pourroit atteindre. C’est là le premier exemple de ces méthodes qui doublent ses forces, et à l’aide desquelles elle peut reculer indéfiniment ses limites, sans qu’on puisse fixer un terme où il lui soit interdit d’atteindre.

Mais on ne voit pas qu’ils ayent étendu la science de l’arithmétique au-delà de ses premières opérations.

Leur géométrie, renfermant ce qui étoit nécessaire à l’arpentage, à la pratique de l’astronomie, s’est arrêtée à cette proposition célèbre que Pythagore transporta en Grèce, ou découvrit de nouveau.

Ils abandonnèrent la mécanique des machines à ceux qui devoient les employer. Cependant quelques récits mêlés de fables,