Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/374

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(366)

la vertu sera plus facile, où les tentations de s’en écarter seront les plus rares et les plus foibles ?

Quelle est l’habitude vicieuse, l’usage contraire à la bonne-foi, quel est même le crime, dont on ne puisse montrer l’origine, la cause première, dans la législation, dans les institutions, dans les préjugés du pays où l’on observe cet usage, cette habitude, où ce crime s’est commis ?

Enfin le bien être qui suit les progrès que font les arts utiles, en s’appuyant sur une saine théorie, ou ceux d’une législation juste, qui se fonde sur les vérités des sciences politiques, ne dispose-t-il pas les hommes à l’humanité, à la bienfaisance, à la justice ?

Toutes ces observations enfin que nous nous proposons de développer dans l’ouvrage même, ne prouvent-elles pas que la bonté morale de l’homme, résultat nécessaire de son organisation, est, comme toutes les autres facultés, susceptible d’un perfectionnement indéfini, et que la nature lie, par une chaîne indissoluble, la vérité, le bonheur et la vertu ?