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des hordes conquérantes, qui ne connoissent de loi que la force, de métier que le brigandage. Les progrès de ces deux dernières classes de peuples seront plus lents, accompagnés de plus d’orages ; peut-être même que, réduits à un moindre nombre, à mesure qu’ils se verront repoussés par les nations civilisées, ils finiront par disparoître insensiblement, ou se perdre dans leur sein.

Nous montrerons comment ces événemens seront une suite infaillible non-seulement des progrès de l’Europe, mais même de la liberté que la république française, et celle de l’Amérique Septentrionale, ont à la fois, et l’intérêt le plus réel, et le pouvoir de rendre au commerce de l’Afrique et de l’Asie ; comment ils doivent naître aussi nécessairement, ou de la nouvelle sagesse des nations européennes, ou de leur attachement opiniâtre à leurs préjugés mercantiles.

Nous ferons voir qu’une seule combinaison, une nouvelle invasion de l’Asie par les Tartares, pourroit empêcher cette

révolution,