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Galilée les avoit enrichies de découvertes utiles et brillantes ; il avoit enseigné par son exemple les moyens de s’élever à la connoissance des lois de la nature par une méthode sûre et féconde, qui n’oblige point de sacrifier l’espérance du succès à la crainte de s’égarer. Il fonda pour les sciences la première école où elles ayent été cultivées sans aucun mélange de superstition, soit pour les préjugés, soit pour l’autorité ; où l’on ait rejeté, avec une sévérité philosophique, tout autre moyen que l’expérience et le calcul. Mais se bornant exclusivement aux sciences mathématiques et physiques, il ne put imprimer aux esprits ce mouvement qu’ils sembloient attendre.

Cet honneur étoit réservé à Descartes ; philosophe ingénieux et hardi. Doué d’un grand génie pour les sciences, il joignit l’exemple au précepte, en donnant la méthode de trouver, de reconnoître la vérité. Il en montroit l’application dans la découverte des lois de la dioptrique, de celles du choc des corps, enfin d’une nouvelle branche de mathématiques, qui devoit en reculer toutes les bornes.