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philosophie, suffiroit pour prouver qu’ils ont une vérité indépendante des dogmes de ces religions, des principes de ces sectes ; que c’est dans la constitution morale de l’homme qu’il faut chercher la base de ses devoirs, l’origine de ses idées de justice et de vertu : vérité dont la secte épicurienne s’étoit moins éloignée qu’aucune autre : et rien peut-être ne contribua davantage à lui mériter la haine des hypocrites de toutes les classes, pour qui la morale n’est qu’un objet de commerce dont ils se disputent le monopole.

La chute des républiques grecques entraîna celle des sciences politiques. Après Platon, Aristote et Xénophon, l’on cessa presque de les comprendre dans le systême de la philosophie.

Mais il est temps de parler d’un événement qui changea le sort d’une grande partie du monde, et exerça sur les progrès de l’esprit humain une influence qui s’est prolongée jusqu’à nous.

Si l’on en excepte l’Inde et la Chine, la ville de Rome avoit étendu son empire