Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(114)

de ces idées simples, de suivre dans ces opérations la marche de l’esprit et le développement de ses facultés.

Sa métaphysique ne fut donc, comme celle des autres philosophes, qu’une doctrine vague, fondée, tantôt sur l’abus des mots, et tantôt sur de simples hypothèses.

C’est à lui cependant que l’on doit cette vérité importante, ce premier pas dans la connoissance de l’esprit humain, que nos idées même les plus abstraites, les plus purement intellectuelles, pour ainsi dire, doivent leur origine à nos sensations : mais il ne l’appuya d’aucun développement. Ce fut plutôt l’apperçu d’un homme de génie, que le résultat d’une suite d’observations analysées avec précision, et combinées entre elles pour en faire sortir une vérité générale : aussi ce germe jeté, dans une terre ingrate, ne produisit de fruits utiles, qu’après plus de vingt siècles.

Aristote, dans sa logique, réduisant les démonstrations à une suite d’argumens assujettis à la forme syllogistique, divisant