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les avoit pas vus avec assez de détail, pour sentir le besoin, pour avoir l’idée de cette manière d’interroger la nature et de la forcer à nous répondre.

Aussi, dans cette époque, l’histoire des progrès de la physique, doit-elle se borner au tableau d’un petit nombre de connoissances, dues au hasard et aux observations où conduit la pratique des arts, bien plus qu’aux recherches des savans. L’hydraulique, et sur-tout l’optique, présentent une moisson un peu moins stérile ; mais ce sont plutôt encore, des faits remarqués parce qu’ils se sont offerts d’eux-mêmes, que des théories ou des lois physiques, découvertes par des expériences, ou devinées par la méditation.

L’agriculture s’étoit bornée jusqu’alors à la simple routine, et à quelques règles que les prêtres, en les transmettant aux peuples, avoient corrompues par leurs superstitions. Elle devint chez les Grecs, et sur-tout chez les Romains, un art important et respecté, dont les hommes les plus savans s’empressèrent de recueillir les usages et les préceptes. Ces recueils d’observations présentées avec