Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée

un caillou, notre Statue ſe fait l’idée d’un corps différent d’un bâton, qu’elle a touché dans toute ſa longueur : elle ſent dans un cube des angles, qu’elle ne peut trouver dans un globe : elle n’apperçoit pas la même direction dans un arc & dans un jonc bien droit. En un mot, elle diſtingue les choſes ſolides, ſuivant la forme que chacune fait prendre à ſa main ; & elle conſidere, comme formant un ſeul tout, les portions d’étendue, qu’elle ne peut ſéparer, ou qu’elle ſépare difficilement. Elle acquiert donc les idées de ligne droite, de ligne courbe, & de pluſieurs ſortes de figures.

En comparant les qualités contraires.