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pour le ſeul plaiſir de les manier ; elle en voudra connoître les rapports, & elle paſſera par autant de ſentimens agréables, qu’elle ſe formera d’idées nouvelles. En un mot, les plaiſirs naîtront ſous ſes mains, ſous ſes pas. Ils augmenteront, ils ſe multiplieront, juſqu’à ce que ſes forces ſoient excédées. Alors ils commenceront à être mêlés de fatigue ; peu à peu ils s’évanouiront ; enfin il ne lui reſtera plus que de la laſſitude, & le repos deviendra ſon plus grand plaiſir. Elle eſt plus expoſée à la douleur qu’avec les autres ſens. Quant à la douleur, elle y ſera avec le ſens du toucher plus fréquemment expoſée