Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/97

Cette page n’a pas encore été corrigée

lieux où elles manquent, ils leur conservent par-tout la même valeur. Ils ne produisent rien ; ils voiturent du producteur au consommateur ; et ils trouvent,dans le salaire qu’on accorde à leur travail, une plus grande part s’ils ont moins de concurrens, et une plus petite s’ils en ont un plus grand nombre.

Mais, pour se produire abondamment et pour circuler avec liberté, les richesses ont besoin d’une puissance qui protège le colon, l’artisan, l’artiste et le marchand.

Cette puissance se nomme souveraine. Elle protège, parce qu’elle maintient l’ordre au-dedans et au-dehors. Elle le maintient au-dedans par les lois qu’elle porte et qu’elle fait observer ; elle le maintient au-dehors par la crainte ou par le respect qu’elle inspire aux ennemis qui menacent l’état.

Un grand protège un simple particulier, parce qu’il le préfère, parce qu’il veut lui procurer des avantages, sans considérer