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en valeur par l’artisan, fait prendre un nouvel essor au commerce, pour qui elle est un nouveau fonds ; et elle devient pour le colon une nouvelle source de richesses, parce qu’à chaque production qui acquiert une valeur il se fait une nouvelle consommation.

C’est ainsi que tous, colons, marchands, artisans, concourent à augmenter la masse des richesses.

Si on compare l’état de manquement où se trouvoit notre peuplade, lorsque, sans artisans, sans marchands, elle se bornoit aux choses de première nécessité, avec l’état d’abondance où elle se trouve, lorsque, par l’industrie des artisans et des marchands, elle jouit des choses de seconde nécessité, c’est-à-dire, d’une multitude de choses que l’habitude lui rend nécessaires, on comprendra que l’industrie des artisans et des marchands est autant pour elle un fonds de richesses que l’industrie même des colons.