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dont l’abondance fait ce que nous appelons richesses. C’est lui qui fouille la terre, qui ouvre la source, qui la fait jaillir ; c’est à lui que nous devons l’abondance.

Que devons-nous donc aux commerçans ? Si, comme tout le monde le suppose, on échange toujours une production d’une valeur égale contre une autre production d’une valeur égale, on aura beau multiplier les échanges ; il est évident qu’après, comme auparavant, il y aura toujours la même masse de valeurs ou de richesses.

Mais il est faux que, dans les échanges, on donne valeur égale pour valeur égale. Au contraire, chacun des contractans en donne toujours une moindre pour une plus grande. On le reconnoîtroit si on se faisoit des idées exactes, et on peut déjà le comprendre d’après ce que j’ai dit.

Une femme de ma connoissance, ayant acheté une terre, comptoit l’argent