Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/601

Cette page n’a pas encore été corrigée

pleine, entière et permanente. Je crois l’avoir prouvé. J’ai voulu sur-tout répandre la lumière sur une science qui paroît ignorée au moins dans la pratique. Si j’y ai réussi, il ne restera plus qu’à savoir si les nations sont capables de se conduire d’après la lumière. Ce doute, s’il venoit d’un homme qui eût plus de talents et plus de célébrité, pourroit peut-être leur ouvrir les yeux ; mais, pour moi, je sens bien que je ne ferai voir que ceux qui voient. Les nations sont comme les enfants. Elles ne font en général que ce qu’elles voient faire ; et ce qu’elles ont fait, elles le font long-temps, quelquefois toujours.

Ce n’est pas la raison qui les fait changer, c’est le caprice ou l’autorité.

Le caprice ne corrige rien : il substitue des abus à des abus, et les désordres vont toujours en croissant.

L’autorité pourroit corriger ; mais