Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les colons ont donc un plus grand nombre de débouchés pour se faire passer, les uns aux autres, leur surabondant ; et la peuplade éprouve tous les jours combien il lui est avantageux d’avoir des commissionnaires et des marchands.

A la vérité ces commissionnaires et ces marchands feront des gains sur elle : mais, par leur entremise, elle en fera elle-même qu’elle n’auroit pas pu faire sans eux. Car tel surabondant, qui est inutile et sans valeur lorsqu’il ne peut pas être échangé, devient, lorsqu’il peut l’être, utile, et acquiert une valeur.

Ce surabondant, comme je l’ai remarqué, est le seul effet commerçable ; car on ne vend que ce dont on peut se passer. Il est vrai que je pourrois absolument vendre une chose dont j’ai besoin ; mais, comme je ne le ferai que pour m’en procurer une dont j’ai un besoin plus grand, il est évident que je