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que le commerce doit se faire. Il importe bien plutôt qu’il se fasse par un grand nombre qui se contentent de vivre dans l’aisance, et qui font subsister dans la même aisance une multitude d’artisans et de cultivateurs.

Or, quand le commerce jouit d’une liberté entiere, il se fait naturellement par un grand nombre d’entrepreneurs, qui en partagent entre eux toutes les branches et tous les bénéfices. Alors il est difficile et presque impossible qu’un négociant acquiere des richesses fort disproportionnées à celles de ses concurrens. Il faudroit qu’il s’engageât dans des entreprises, dont les spéculations seroient accompagnées de trop d’incertitude : il n’oseroit s’y hasarder.

Voilà le principal avantage de la liberté du commerce. Elle multiplie les commerçans : elle rend la concurrence aussi grande qu’elle peut l’être : elle répartit les richesses avec moins