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en fera baisser le prix, lui enlevera tout le profit qu’il en espéroit. Peut-être même la vente ne le remboursera-t-elle pas des frais d’achats et de voiture.

D’ailleurs il n’a point de moyen pour s’assurer de la consommation qui doit s’en faire dans les lieux où il comptoit vendre. Mille accidens peuvent la diminuer, comme l’augmenter ; et quand à cet égard il sauroit à quoi s’en tenir, comment jugera-t-il de la proportion où sont les choses qu’il achete, avec la consommation qui s’en fera ? Connoît-il la quantité dont ses concurrens se sont pourvus ? Il pourroit donc arriver, contre son attente, qu’il en eût trop acheté, et qu’il se vît réduit à vendre à perte. Il n’y a point de spéculations qui puissent à cet égard le diriger sûrement. Il sera donc forcé de se conduire, dans ses entreprises, comme en tâtonnant, d’après l’expérience. Tels sont