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cependant ces négociants ne les achetent que lorsqu’elles sont à bas prix, et qu’ils peuvent compter de les revendre avec bénéfice. Tout paroît donc favoriser les négociants qui forment de grandes entreprises.

Maîtres de tous les effets commerçables, ils semblent avoir entre leurs mains toutes les richesses de l’état, pour s’enrichir eux-mêmes du travail des laboureurs et de l’industrie des artisans. Voilà pour eux un vaste champ de spéculations.

On voit que ces spéculations portent sur le besoin qu’a l’artisan d’être payé de son salaire, sur celui qu’a le cultivateur de vendre ses productions, et sur celui qu’aura le public des ouvrages de l’artisan et des productions du cultivateur.

Il est de l’intérêt du négociant d’acheter au plus bas prix et de vendre au plus haut. Il lui importe donc qu’il y ait, en tous genres, un grand nombre d’artisans,