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D’un côté la peuplade sent le besoin qu’elle a de ces commissionnaires, d’un autre côté il y a de l’avantage à l’être.On peut donc juger qu’il s’en établira, et peut-être trop. Mais, parce que plus il y en aura, moins ils auront de profits, le nombre s’en proportionnera peu-à-peu au besoin de la peuplade.

Un commissionnaire n’est que le dépositaire d’une chose qui n’est pas à lui. Mais, parce qu’il fait des profits, il pourra un jour acheter lui-même les marchandises qu’on lui confioit auparavant. Alors il se les appropriera, il les aura à ses risques et fortunes, et il revendra pour son compte. Voilà ce qu’on nomme marchand.

Avant qu’il y eût des commissionnaires et des marchands, on ne pouvoit guères vendre qu’au marché, et le jour seulement où il se tenoit : depuis qu’il s’en est établi, on peut vendre tous les jours et par-tout, et les échanges,devenus plus faciles, en sont plus fréquens.