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ouvrages les plus communs, qui sont à l’usage de tout le monde, sont ceux où il y a moins de risques à courir. Le prix de la matière premières en varie peu, parce qu’elle est toujours abondante. Le salaire, dû à l’ouvrier, est mieux connu, parce que ces sortes d’ouvrages sont continuellement dans le commerce : ils y sont en grande quantité, et ce n’est pas un goût passager qui les fait rechercher, c’est un besoin journalier. Enfin le nombre des artisans se proportionne naturellement aux besoins de la société, et, par conséquent, leur concurrence, qui est toujours à-peu-près la même, met peu de variation dans leurs salaires.

Les profits dans ce genre d’ouvrages, sont donc plus assurés : ils se renouvellent continuellement. Mais ils sont peu considérables. L’ouvrier, qu’ils font vivre au jour le jour, ne peut faire que de petites épargnes ; encore les prend-il souvent sur son nécessaire, et