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entreprises exposent à plus ou moins de risques, à proportion qu’elles sont plus ou moins grandes. Voyons quelles peuvent être en pareil cas les spéculations des commerçants. Il s’agit pour eux de s’assurer le plus grand bénéfice.

Un fermier, qui prend une terre à bail, en estime le produit d’après les récoltes, années communes, et d’après le prix courant des denrées dans les marchés. Voilà sa première spéculation. Elle est fondée sur une conjecture, plus ou moins vraisemblable : mais l’effet en est incertain. Il fera du bénéfice, s’il recueille autant de denrées qu’il a présumé, et s’il en trouve le prix sur lequel il a compté. Dans le cas contraire, il fera des pertes. Que la grêle lui enlève une partie de ses moissons, il aura peu de productions à vendre ; et cependant il sera obligé de les livrer à bas prix, si ses voisins ont fait des récoltes abondantes. Tel est