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néanmoins aveugloient le gouvernement, au point qu’il ne se lassoit pas de faire continuellement de nouveaux efforts pour soutenir cette compagnie.

Il étoit difficile que les égyptiens, situés si avantageusement pour trafiquer du couchant à l’orient, vissent sans jalousie les richesses que le commerce apportoit aux phéniciens. Ils tenterent donc de les partager, et ils s’ouvrirent les mêmes routes. Insensiblement les autres peuples de l’Asie, à l’exemple les uns des autres, s’adonnèrent au trafic, et tous arriverent dans l’Inde par divers chemins. Les derniers comptoient sur les mêmes bénéfices que les premiers avoient faits. Ils ne prévoyoient pas que la concurrence de tant de nations marchandes feroit tout renchérir dans les marchés de l’Inde ; et que les choses qu’on y acheteroit à un plus haut prix, se revendroient à un plus bas, parce qu’elles deviendroient plus communes. Au contraire,