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aux phéniciens. Ils ne tardèrent pas à le faire, et ils portèrent dans l’Inde l’or et l’argent qu’ils tiroient de l’occident de l’Europe. Mais il sembloit que les compagnies exclusives dussent s’établir par-tout. Il s’en forma une à laquelle les phéniciens abandonnèrent ce commerce.

Cette compagnie eut dans leur république, comme dans une monarchie, les vices inhérents à sa constitution. Elle se soutint cependant mieux que celle des troyens, parce qu’elle se trouva dans des circonstances plus favorables.

Les phéniciens avoient conquis plusieurs isles, les seules où croissoient les épiceries ; et ils avoient cru se réserver la vente exclusive de ces productions, en donnant ces isles à une compagnie, intéressée à les fermer à tout négociant étranger. Ce sont ces productions qui soutenoient leur compagnie. Elle se seroit ruinée, comme toutes les autres, si, sans des possessions qui