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temps à délibérer et elles font bien des dépenses avant de commencer. Celle-ci ne commença point : elle empêcha seulement que le commerce ne se fît par d’autres.

On créa une seconde compagnie, une troisième, plusieurs successivement ; et le gouvernement qui se faisoit une habitude d’en créer, croyoit toujours qu’il lui étoit avantageux d’en créer encore. Il en fut si persuadé, qu’il en créa enfin une à laquelle il donna les plus grands secours, jusqu’à lui avancer les fonds dont elle avoit besoin.

Celle-ci, malgré quelques succès qu’elle eut par intervalles, eut bientôt consommé la plus grande partie de ses fonds. Elle voyoit le moment où elle alloit perdre son crédit ; et parce qu’il lui importoit de cacher ses pertes, elle imagina de faire aux actionnaires des répartitions, comme si le commerce eût produit un bénéfice. Mais cet expédient frauduleux qui répara