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nouveauté leur donnant une valeur qui croissoit en quelque sorte en raison de l’éloignement, les marchands, qui ouvrirent les premiers ce commerce, gagnerent depuis cent cinquante, jusqu’à deux cents pour cent. Ce trafic parut donc très-lucratif : en effet, il l’étoit pour les marchands. Il l’auroit été pour l’état même, si on avoit gagné cent cinquante pour cent sur les marchandises qu’on portoit dans l’Inde ; parce que, dans cette supposition, il auroit fait fleurir les manufactures du royaume. Mais les indiens n’avoient pas besoin des choses qui se manufacturoient dans l’occident ; et l’or et l’argent étoient presque les seules marchandises qu’on pouvoit leur donner en échange des leurs. C’est donc au retour que les marchands faisoient un bénéfice de cent cinquante pour cent ; et par conséquent ils le faisoient sur l’état.

On n’étoit pas dans l’usage de faire de