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de former de grandes entreprises. Comment en formeroient-ils ? Leurs affaires sont presque toujours mêlées avec celle du gouvernement, auquel les compagnies exclusives ont prêté leur crédit ; et par conséquent la méfiance, qu’on a du gouvernement, bannit du commerce toute confiance. Il est donc bien difficile que le commerce fleurisse dans de pareilles monarchies.

On ne voyoit pas de pareils inconvénients chez les républiques marchandes. Au contraire, il y régnoit une grande confiance, parce que les négociants y jouissoient d’une liberté entière, et que le gouvernement, sans luxe et sans dettes, assuroient leurs fortunes. Ils avoient, dans le commerce, un grand avantage sur les négociants des monarchies, parce qu’ils pouvoient emprunter à bas intérêt, et qu’ayant de l’économie, ils songeoient moins à faire tout-à-coup de gros profits, qu’à