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aux compagnies exclusives. Elles voulurent faire encore un nouveau bénéfice sur les matières premières. Elles représenterent au gouvernement combien l’exportation qu’on en faisoit chez l’étranger étoit contraire aux intérêts du commerce, et il fut défendu de les exporter. Elles les achetèrent donc au plus bas prix, et en conséquence la culture en fut tous les jours plus négligée.

Pendant que les douanes, les impôts, les privilèges exclusifs vexoient le commerce et l’agriculture, le luxe croissoit avec la misere : l’état qui ne subsistoit plus que par des ressources, contractoit continuellement de nouvelles dettes ; et la finance s’élevoit au milieu des débris de la fortune publique.

Voilà l’état où se trouvoit la monarchie des troyens. Tel étoit à-peu-près celui de toutes les monarchies, qui avoient armé pour s’enlever mutuellement