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Ces violences se renouvelloient à chaque guerre, toujours avec de nouveaux abus, parce que la paix qui ne se faisoit que par épuisement, ne duroit jamais assez pour permettre aux puissances belligérentes de réparer leurs pertes.

Le commerce, tombé pendant la guerre, se relevoit difficilement à la paix. On n’osoit pas s’engager dans des entreprises qui exigeoient de grandes avances, et dont toutes les espérances pouvoient s’évanouir aux premières hostilités. Le gouvernement néanmoins invitoit le peuple et même la noblesse à faire le trafic. Il offroit sa protection aux négociants, et il ne paroissoit occupé qu’à faire fleurir le commerce, qu’il avoit ruiné, et qu’il devoit ruiner encore.

Quand on a la puissance, on croit tout possible. On ne sait point se méfier de ses lumières, et parce qu’on a commandé, on n’imagine pas devoir trouver des obstacles. Voilà pourquoi, dans l’administration